"JE NE L'AVAIS JAMAIS VU SI PERTURBé": IL Y A 30 ANS, AYRTON SENNA PERDAIT LA VIE DANS UN DRAMATIQUE ACCIDENT

Tout débute mal lors du Grand Prix de Saint-Marin en 1994 avec l'accident spectaculaire de Rubens Barrichello le vendredi, lors des essais libres. Le pilote s'en sort relativement bien avec un nez cassé, mais cet accident marque le début d'une série noire durant ce week-end, à Imola. Le lendemain, Roland Ratzenberger perd le contrôle de sa monoplace, victime d'une défaillance mécanique. Il heurte un mur à pleine vitesse et décède, à 33 ans, alors qu'il disputait sa première saison en F1. 

L'ambiance est lourde dans le paddock. Tout le monde est bouleversé par la mort de l'Autrichien, et particulièrement Ayrton Senna. "Je ne l'avais jamais vu autant perturbé et préoccupé par la sécurité des pilotes en général. Ça correspondait à son état d'esprit du moment. Il semblait bien différent de celui que j'avais connu quand je courais encore, six mois plus tôt. Quelqu'un de plus fragile, beaucoup moins serein. Avant, on avait l'impression que rien ne pouvait détruire Senna. Et puis là, d'un coup, on sentait qu'il était un peu moins bien", se souvient Alain Prost, son coéquipier, et surtout son grand rival pendant de longues années au sein de l'écurie McLaren. 

Senna, lui-même, se confie sur ses doutes avant la course. "J'avais de mauvaises sensations pour conduire la voiture et la pousser vers ses limites. Je n'ai pas eu un tour sur lequel je me suis senti à l'aise. Avec tous ces accidents, je n'étais pas vraiment confiant", déclarait le Brésilien. 

Une pole et puis... 

Malgré cela, le Brésilien décroche la pole à Imola et ce, après un début de saison compliqué dans sa nouvelle écurie Williams. Senna prend le départ du Grand-Prix, le 1er mai 1994, avec un drapeau autrichien à bord de sa voiture pour rendre hommage à Roland Ratzenberger après la course. Il n'en sera rien. 

À 14h17, après sept tours, Ayrton Senna sort de la piste et heurte le mur en béton de la courbe de Tamburello à 212 km/h. Un morceau de sa suspension traverse son casque et ne lui laisse aucune chance de survie. Le triple champion du monde meurt devant des millions de téléspectateurs, en direct à la télévision. La colonne de direction de la monoplace est remise en cause, mais on ne saura jamais si elle s'est brisée avant ou après l'impact. 

"Tout le week-end, quelque chose n'allait pas. On peut croire ou non à ce qui est spirituel, mais ce week-end-là, le sentiment spirituel n'était pas bon", confiera plus tard Rubens Barrichello, le premier accidenté de ce week-end tragique de l'histoire de la Formule 1. 

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